Le burnous est un manteau, en laine, long avec une capuche pointue et sans manche. Typique des populations Berbères d’Afrique du Nord, Ibn Khaldoun appelait les Berbères ashâb el barânis, (les amis des burnous) : ceux qui portent le burnous. Sa célèbre citation confirme encore plus que cet habit fait partie de l’identité même de la région : « La contrée des Berbères débute là où les hommes portent le burnous et s’arrête là où les gens ne mangent pas du couscous ».
Certains le rapprochent du latin: Pirnus, désignant une cape antique avec capuche sans équivalent en Orient, mais omniprésente en Afrique du Nord, puis en Europe antique, médiévale et actuelle où des moines continuent d’en porter par dessus leurs chasubles en hiver. Ou burra/burrus, « pièce de laine grossière », toujours en latin.
Quoi qu’il en soit, le port du burnous en Afrique du Nord, a été général chez les citadins et surtout dans les campagnes.
C’est une cape très ample descendant jusqu’aux pieds et munie d’un capuchon ; elle est fermée sur la poitrine par une couture (sader) longue environ d’une main. Ce mode de fermeture partielle permet de porter cette cape sans avoir à la draper comme le haïk et sans user d’agrafes ou de boutons.
Le burnous qui composait par le passé l’identité des Algériens et faisait la fierté des hommes, est un habit chargé de symboles ; se vêtir d’un burnous est tout un art, son propriétaire, doit savoir le porter et le respecter. Il doit faire montre de sobriété et de maturité ; le burnous est, alors, synonyme de sagesse, d’autorité et de pondération.
Hiver comme été, l’homme ne se séparait jamais de son burnous. En hiver, lorsque la neige recouvre les cimes du Djurdjura d’un manteau blanc, les hommes se couvrent avec leurs burnous. Ainsi emmitouflés, l’épaisse cape blanche, tissée avec soin par les femmes, les protège du froid glacial et les enveloppe d’une douce chaleur.
L’été, lorsque les températures grimpent et le sirocco souffle sur les villages, les hommes plient leur burnous et le posent gracieusement sur l’épaule, agrémentant ainsi leur tenue estivale.
Habit de tous les jours, le burnous est aussi un vêtement de cérémonie et d’apparat. Lors des fêtes de mariage ou de circoncision, les hommes arboraient fièrement leurs burnous blancs, agrémentés d’un fusil de chasse.
Jadis, le nouveau burnous était souvent tissé pour le nouveau marié. Celui-ci le porte lors de son mariage en rabattant la capuche sur sa tête en signe de pudeur.
Ce vêtement est aussi bien féminin que masculin; vêtement de prestige, lors des mariages, il sert essentiellement à couvrir la mariée lorsque celle-ci sort du domicile familial pour rejoindre la maison de son époux. Certaines optent pour le burnous en satin blanc brodé de motifs berbères qui a fait son apparition ces dernières années pour remplacer le burnous en laine devenu trop cher.
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