Pages

13 December 2019

Berriche


Les choses ont bien évolué aujourd’hui, propulsant le village au rang d’une agglomération de plus de quinze mille habitants.

La commune de Berriche est située à environ 33 km du chef-lieu, Oum El Bouaghi. On y accède après avoir quitté la route nationale 80, qui relie la ville de Aïn Beïda à Tamlouka, dans la wilaya de Guelma. Apparaissent au loin les premiers blocs d’habitations, alors que la route qui y mène monte et serpente au milieu des champs de blé et d’orge qu’on vient de moissonner. D’un côté comme de l’autre, l’œil est ébloui par le jaune d’or qui recouvre la plaine.

Quelques bottes de foin traînent çà et là, avant d’être récupérées et mises dans les granges ou entassées les unes sur les autres pour en en former des meules qui nourriront l’hiver prochain le cheptel. La grande rue s’ouvre devant nous, étroite et bordée de petits magasins. La chaussée est défoncée tout le long de la grande rue qui divise la ville en deux. Des travaux de rénovation du réseau d’assainissement viennent d’être effectués.

Les automobilistes sont astreints à slalomer pour éviter les crevasses qui risquent d’endommager les pneus et amortisseurs des véhicules qui empruntent cette rue. A gauche, on remarque une petite polyclinique dont la construction remonte à la fin du siècle dernier. Un citoyen nous dit que cette structure mérite bien des opérations de réfection, et pourquoi pas, des équipements pour faciliter le travail des praticiens et éviter du coup le déplacement vers la ville de Aïn Beïda.

Avant le recouvrement de l’indépendance, la ville a porté le nom de Jean Rigal, un officier français. Elle n’a recouvré son vrai nom qu’en 1962. Le village d’alors ne comptait que 2 000 âmes, toutes versées dans l’agriculture. C’est durant la fameuse révolution agraire que Berriche s’est agrandie grâce à la réalisation d’un village agricole à la sortie nord du village. En ce temps, il n’y avait pas encore de blocs d’habitations à plusieurs étages comme c’est le cas aujourd’hui.

Il n’y avait ni collège ni lycée. Les choses ont bien évolué de nos jours, propulsant le village au rang d’une agglomération de plus de 15 000 habitants. Une petite ville, certes, mais qui n’a pas de commissariat de police. Nous avons remarqué l’ouverture de nombreux commerces dédiés à toutes sortes de marchandises : vêtements, chaussures, quincaillerie, denrées alimentaires et restaurants. C’est dire que la commune a quelque peu délaissé sa vocation première qu’est l’agriculture et a opté pour les activités commerciales.

En évoquant l’agriculture, un jeune nous fait savoir que par les temps qui courent les gens de l’actuelle génération ne sont pas attirés par les travaux des champs qu’ils trouvent durs et moins rentables. Mais comme il n’y a pas de possibilité de recrutement, nombre d’entre eux choisissent une carrière militaire, dans l’enseignement ou la santé. Mais cela ne réussit pas à tout le monde. Reste l’alternative de se tourner vers le commerce informel.

Nous avons cherché à savoir pourquoi les gens de cette commune n’investissent pas dans le maraîchage, comme cela est le cas dans la commune de F’kirina ou Aïn Kercha ? Tous répondent qu’ici il y a absence de puits ou de retenues collinaires pouvant servir à l’irrigation des jardins maraîchers. Il ne reste alors que la céréaliculture, laquelle ne donne que des rendements moyens et parfois nuls.

Un investissement agréable et utile

En cette journée du mois de juillet, on nous a conseillé de visiter le nouveau parc d’attractions qui a ouvert récemment. Il se trouve juste à la sortie de l’agglomération jouxtant le stade communal. L’entrée pour les adultes est fixée à 50 DA et gratuite pour les enfants. On y trouve des manèges pour les enfants, des toboggans, des voitures électriques et surtout une piscine.

Cette dernière est exploitée comme telle pendant la matinée et le soir venu, elle est emplie de petites barques que les enfants peuvent manipuler pour y faire un tour. Des visiteurs que nous avons rencontrés se disent enchantés d’avoir de tels lieux pour distraire les enfants et les soustraire aux dangers de la rue.


No comments:

Post a Comment